Enfant, Eduardo a été témoin des atrocités liées aux conflits pour la terre au Brésil. Un traumatisme qu’il s’applique à étouffer dans une vie bien réglée, à l’abri des autres et du tumulte du monde. Une rencontre va pourtant ouvrir une brèche dans ses défenses et lui faire espérer un nouvel avenir. En vain. La blessure amoureuse, la rancœur, la souffrance enfouie au fond de sa mémoire se conjuguent pour l’amener à perpétuer l’horreur. En pleine dictature militaire, la lettre anonyme qu’il écrit dans la rage signe l’arrestation de la femme qu’il désire.
Ce roman, d’une grande puissance évocatrice, soulève la question des traces laissées par des scènes d’horreur et la difficulté à s’en libérer vraiment. C’est aussi une magnifique réflexion politique et philosophique sur les ravages causés par les dictatures, qui se transmettent d’une génération à l’autre. Comment vivre avec ce qui a été commis et ce qui a été tu?