Description
jcjc352 – Babelio
Une très jolie première de couverture et un titre enflammé qui annonce la suite. Un sujet sur la Kabylie ou il est question de pauvreté, de religion et vie au village tout simplement. La Kabylie, très beau pays oublié des dieux mais pas d’Allah a une population dense pour une terre pauvre pour une société archaïque qui n’évolue que très lentement
(…) En outre Kabira Beniz nous comble en nous faisant découvrir la vie quotidienne des femmes algériennes et leurs activités. le marché, lieu incontournable pour une femme ou sa présence est considérée comme indispensable, la préparation des plats à la maison avec la voisine et surtout le hammam lieu de rencontre et de papotages pour les villageoises une excellente scène longuement décrite des soins corporels des femmes. Kabira Beniz se permet même d’être franchement graveleuse sur les problèmes de sexe avec des anecdotes très croustillantes pour le plus grand bonheur du lecteur.
Une sororité vraiment réconfortante dans ce hammam plein de vie qui est une oasis de douceur.
Elle décrit avec méticulosité le comportement de certain hommes véritables tyranneaux domestiques qui prennent plusieurs femmes et le quotidien infernal vécu par ces épouses. Elle est en outre très amère sur la pusillanimité des épouses consentantes bien qu’elle en montre les limites. L’absence d’éducation nuit particulièrement aux femmes et rend le patriarcat est tout puissant
En ce qui concerne la religion Kabira Beniz dresse un bilan très sombre du fanatisme qui prévaux en Algérie et qui gangrène la société et les âmes faibles. Les discours obscurantistes de prédicateurs d’un autre âge qui perdurent et dont on voir mal comment les combattre.
(…) On est pris d’emblée par le climat mis en place et le style narratif est excellent. Une très belle réussite et ce pour son deuxième livre ce qui donne envie de se précipiter sur le premier « Le voile de la mariée »
Voilà de la très bonne littérature et un grand moment de plaisir.
A livre ouvert – Librairie de Chagny (Bourgogne)
Pour qui brûlent nos âmes (…) C’est un texte puissant, avec une belle force évocatrice : Kabira Beniz parvient à nous transporter immédiatement dans le marché du village, au cœur du hammam au milieu des femmes et de leurs rituels, dans une course folle sur les toits d’Alger… À travers les parcours des membres d’une même famille, elle aborde de manière sobre et délicate cette période sombre de l’histoire de l’Algérie et le poids de la radicalisation sur les destinées individuelles.
Un court roman, intense et poignant.
Erazad BABELIO
J’ai adoré cette lecture.
On suit la vie de Nassira et ses deux fils Hassan et Selim, ses deux grandes fiertés à l’époque des guerres civiles en Algérie.
Cette femme Kabyle a tout sacrifié suite à la mort de son mari pour offrir à ses fils une chance de réussir.
Et d’un chapitre à un autre on change de narrateur, un coup Nassira, un coup Hassan, un coup Selim.
Nassira va recevoir ses deux héros à la maison, elle n’a pour seul souhait que leur entente. Mais les deux garçons ont suivi des chemins différents. Comment les retrouvailles vont-elles se passer ?
L’autrice nous narre magnifiquement le village, les traditions, la culture et le déchirement entre les citoyens d’un même pays.
On aborde des sujets incroyablement lourds, mais avec une délicatesse agréable. J’adore les descriptions et je me suis sentie voyager dans chaque lieux, j’ai senti les odeurs, la chaleur, la fierté et toutes les autres émotions.
Je recommande chaudement !
Caroquilit BABELIO
Merci à Babelio et aux éditions le chant des voyelles pour l’envoi de ce roman obtenu dans le cadre d’une masse critique.
Nous sommes en Kabylie, dans les années 1990, en pleine guerre civile. Nassira est une femme très apréciée dans son village. Veuve très jeune, elle a élevé seule ses deux garçons dans le respect des traditions et de la religion. Devenus adultes, Hassan, l’ainé, fera des études, se verra proposer les plus jolies femmes, sera le héros qui capturera des terroristes. Selim, le cadet, souffrira de cette position. Sa frustration et son amour déçu le menera vers le chemin de l’extrémisme religieux. Si l’intrigue est assez prévisible, la tension monte progressivement, par petites touches. L’auteure aborde avec sensibilité la dualité entre frères dans une société patriarcale ainsi que la vision de la religion. C’est aussi et avant tout une histoire d’amour maternel.
Malgré le sujet lourd et grave, l’auteure parvient à nous immerger dans cette région et les traditions du pays avec beaucoup de finesse et parfois d’humour : le marché avec ses descriptions des couleurs et des odeurs, le trajet en car ( savoureux moment plein d’humour ), le hammam, véritable institution où les femmes peuvent se libérer de tout et lors desquels de nombreuses unions sont fomentées. Tous ces passages agrémentés des formules de politesse d’usage. Un régal !
Et puis, au milieu de ces personnages, il y a aussi le prédicateur, homme de foi respecté, honoré, malgré ses pratiques insensées voire criminelles dans lesquelles on perçoit le mécanisme de l’obéissance aveugle sous couvert des traditions et du patriarcat.
Il y a enfin Leila, seul souffle de modernité et d’espoir pour les femmes de cette génération.
Le début m’a paru un peu long à se mettre en place mais c’est avec beaucoup de plaisir que j’ai lu ce roman à l’écriture aussi légère que puissante. La couverture est magnifique et le format du livre très agréable.
Jean-François Lemoine BABELIO
Sans aucune hésitation , voici un livre qui constituera pour moi , une très belle et inattendue découverte .Oui , remporté grâce à une des nombreuses Masses Critiques de Babelio , pas sûr que je serais allé spontanément vers ce livre .Donc , si vous le permettez , avant toute chose , j’adresse mes sincères remerciements à l’autrice, Kabira Beniz, aux Editions “Le chant des Voyelles ” et bien entendu , aux trés sympathiques administrateurs de Babelio .
La quatrième de couverture fournit clairement les éléments essentiels à une bonne compréhension de ce récit.
Le lieu , entre Alger et la Kabylie, dans les années 1990, années sanglantes s’il en est , années de guerre civile .Cette guerre va donc servir de fil rouge à ce récit dramatiquement beau .
Les personnages sont “marqués” , attachants , pleins d’empathie ou de haine et , naturellement , on imagine la dualité qui va s’installer entre les deux frères , Hassan , l’aîné , policier au service du pays et , Sélim , le cadet qui , pour différentes raisons trés bien mises en exergue , se laisse entraîner dans une spirale terroriste infernale et sans pitié .
Leur mère , Nassira , est une personne respectée et admirée au village où , bien que veuve , elle a su élever ses enfants dans l’amour , le respect , la droiture .Pas facile dans une société placée sous la tutelle masculine .
On va découvrir une foule de renseignements sur la vie quotidienne en Algérie à cette époque et je vous assure que , bien que dramatique , ce récit va tout de même nous arracher des sourires , voire des rires et , aprés nous avoir bien promenés , nous donnera ” un baisser de rideau ” plutôt …Dramatique ? Heureux ? Inattendu ? …..Vous verrez bien , vous ne vous attendiez tout de même pas à ce que je vous en dise plus ?
200 petites pages passées trop vite au marché , au Hammam , dans les camps terroristes , sur les toits d’Alger , 200 pages dans une société patriarcale traditionnelle avec une approche purement et sincèrement religieuse de l’Islam ou bien plus politique et bien plus violente .
Un bel éclairage sur une civilisation qui montre combien est grand son désir de vie, de bonheur , de paix .
Ajoutez-y cette hilarante description des femmes si bavardes au Hammam , soucieuses de leurs ” formes arrondies ” qui plaisent aux hommes , guettant d’un oeil inquisiteur , les ” arrondis ” de telle ou telle avant d’en faire leur belle fille .C’est vraiment un moment de franche rigolade auquel il nous est donné d’assister .Comment ? interdit aux hommes ? Moi , je n’ai fait que lire , hein , l’autrice , c’est une femme , donc…Moi , je dégage toute responsabilité…
Et j’ajouterai que c’est une femme qui écrit trés bien et sait vraiment partager les belles ( et moins belles ) images , traduire les scènes avec douceur , tendresse , humour ou gravité , sans jamais tomber ni dans le pathos , ni dans la violence malgré le sérieux du propos.
Un trés beau voyage mais un voyage sans concession .J’ai adoré ce roman et je n’hésite pas à vous le recommander , comme je l’ai recommandé à mon épouse…..
Interbibly Région Grand Est a sélectionné pour la rentrée littéraire Pour qui brûlent nos âmes.
Librairie Guerlin Rougier & Plé à Reims, Pauline Romanowski, libraire:
J’ai fini votre roman hier soir et c’est un coup de cœur comme pour le premier. J’ai été assez bouleversée par la fin que j’aurais aimé différente. Mais au fond elle ne m’a pas déçue, juste bouleversée par sa brutalité et par la destruction qu’elle engendre. Merci de m’avoir confié une épreuve de ce livre, j’espère que votre livre connaîtra un beau succès pour cette rentrée littéraire car il le mérite et vous aussi.
Critique de Serge Cabrol, Encres vagabondes :
Maria avait deux enfants, deux garçons dont elle était fière et c’était bien la même chair, et c’était bien le même sang
Les deux garçons de Maria n’étaient pas dans le même camp, n’étaient pas du même combat… (Jean-Claude Massoulier / Jean Ferrat)
Dans ce roman, la mère ne s’appelle pas Maria mais Nassira et nous ne sommes pas en Espagne mais en Algérie en 1996, quand la guerre civile a opposé pendant dix ans le gouvernement algérien à des groupes islamistes comme l’Armée islamique du salut (AIS) ou le Groupe islamique armé (GIA). Mais, comme dans la chanson, il s’agit, ici aussi, de deux frères qui choisissent des voies opposées pendant un conflit. Et l’autrice montre bien ce qui pousse chacun à suivre un chemin différent malgré une origine commune.
Nassira n’a pas eu de chance Son mari est mort trois ans après leur mariage la laissant avec un tout jeune enfant et enceinte du deuxième. Déterminée et dure à l’effort, acceptant tous les travaux, de couture ou autres, elle a réussi à élever ses deux garçons dans son petit village de Kabylie.
Maintenant, ses fils sont devenus des hommes. Hassan est policier et Sélim est mécanicien. Tous eux habitent à Alger et sont reconnus comme d’excellents professionnels.
Nassira peut être fière, face au village et face à la tombe de son mari. « Elle pouvait sans remords inhumer à ses côtés ses soucis et ses tracas. Elle était émue à l’idée qu’il ne pouvait qu’être impressionné par son parcours, car ce qu’elle avait fait était un véritable exploit, elle avait réussi quelque chose de formidable qu’on n’aurait jamais pu imaginer d’elle, la pauvre illettrée kabyle, qui ne se distinguait en rien a priori de ses voisines du bled. »
Alain Fadeau – blog Bibliofeel, Babelio, Facebook, “clesbibliofeel”, Instagram, twitter.
Algérie années 1990, « la décennie noire », en fait une véritable guerre civile. Le livre commence par un court prologue : un vieil homme remet une mystérieuse enveloppe à Sélim chez le barbier. Ensuite la narratrice suit chronologiquement les journées de Nassira, la mère de Hassan et de Sélim. Celle-ci n’est pas allée à l’école et n’a que les traditions et son bon cœur comme boussoles. Son mari est mort il y a très longtemps. Elle a dû élever ses deux fils seule. Ils ont maintenant quitté le village, se sont installés à Alger. L’aîné, Hassan, va devenir lieutenant de police, il s’investit dans sa mission contre ces groupes du GIA semant la terreur dans tout le pays. Le cadet Sélim, tout à la frustration d’un amour déçu – il aime Najat que sa mère, priorité à l’aîné, veut marier à son frère –, va progressivement se laisser entraîner dans la spirale religieuse et terroriste. Ce n’est pas le moindre intérêt du livre de montrer de terribles enchaînements.
Le récit s’articule autour de nombreux dialogues, avec des mots de tous les jours, liés aux courses, à la cuisine, aux commérages entre voisines ou amies La conversation est parsemée de formules de politesse consacrées, ces « à la grâce de dieu », « Dieu est avec vous », « Dieu bénisse son âme », « Dieu merci »… Toutes expressions qui me semblent hors du temps. J’avais l’impression de ne pas être dans un village, une famille, mais dans une communauté religieuse ou une secte ? L’autrice nous immerge ainsi jusqu’à la nausée dans le vécu de Nassira qui doit répondre à cette pression permanente de son entourage et surtout du Fkih, ce Maître d’école coranique omniprésent dans la communauté.
Le chapitre du voyage en car entre Alger et la Kabylie est remarquable : Hassan va voir sa mère au village, il fait la route avec Leila, son amie d’enfance. Autres passages marquants : la scène du hammam avec toutes ces femmes trouvant là un lieu où s’exprimer, la confection du couscous pour la venue des deux fils. L’autrice est habile également dans les scènes d’action, notamment dans celles de l’assaut où Hassan va se distinguer auprès de ses chefs en capturant deux terroristes.
Kabira Beniz explore les mécanismes de domination au ras du sol. Le maître d’école coranique est un profiteur, abusant de la crédulité d’une population souvent inculte, s’appuyant sur le patriarcat et les traditions, mettant des vies en danger en pratiquant l’exorcisme…
« Donnez-leur du shampoing et du savon, ainsi que des vêtements propres, pour leur montrer qu’ils sont respectables, et fournissez-leur le livre sacré. Ils reviendront alors à nous, qui les avons aidés. »
Les pièces de la tragédie se mettent en place au fil des pages. Il n’y a pas vraiment de surprise dans le récit dont la tension monte graduellement avec une fin que j’ai rapidement deviné.
Voici un roman qui se lit facilement. Et pourtant que de thèmes abordés : le droit d’aînesse participant à la tragédie familiale à l’œuvre, le sentiment d’échec à l’origine des dérives, la fraternité qui peut être chaleureuse ou pas…, le paradis de l’enfance brisé par les rancœurs, les chemins différents, parfois inconciliables, pris par les uns et les autres. (…)
Tbilissi Babelio –
Merveilleuse découverte que ce beau roman, et je remercie chaleureusement les éditions “Le chant des voyelles” pour cet envoi. Non seulement la facture du livre est magnifique, mais surtout son histoire est une pépite.
Il dépeint avec subtilité l’Algérie des années 1990, en pleine guerre civile, dont la population se cherche une identité, tiraillée entre l’envie d’avancer et l’attachement aux traditions, entre la modernité et l’extrémisme religieux.