Description
Critique d’Amélie Diack
« Allier la littérature à l’art musical. Deux arts qui se complètent si bien. Faire des mots une sorte d’ode au bonheur, à la liberté, à la tristesse et à la peur. Pas si facile. Pourtant, l’auteure nous invite à les découvrir au travers d’une histoire bouleversante. Elle l’a écrite avec une telle facilité que nous entendons des sonates, des symphonies dans chaque mot, dans chaque phrase. C’est un bonheur renouvelé durant toute la lecture. La musique baigne et accompagne le récit, le berce et nous l’offre pour mieux le découvrir. Une musique littéraire ou une littérature musicale prémice de la liberté napolitaine. (…)
Critique de Jean-Philippe GUIRADO – Mare Nostrum
Élisabeth Motsch campe avec justesse les personnages qui gravitent autour de Cimarosa. On s’attache à son valet Amedeo, qui l’a accompagné partout depuis son départ du couvent, et vient lui rendre visite quotidiennement en prison. Il y a aussi les musiciens : Sapienza la soprano qu’il aide dans ses démêlés avec son imprésario et devient sa maîtresse ; Paolo le ténor aux cheveux roux et au caractère bien trempé. La personnalité de Cimarosa est elle-même rendue dans ses nuances, celle d’un homme qui a cru à la Révolution mais qui, dans l’attente d’une possible exécution, est submergé de doutes et espère pouvoir sauver sa tête. Le roman, très documenté, permet aussi de découvrir les rapports que les têtes couronnées entretiennent avec les musiciens. On suit Cimarosa à la cour de Catherine de Russie puis auprès de Léopold II, à Vienne, à l’occasion de la création “d’Il matrimonio segreto”, sans doute son opéra le plus célèbre qui – fait unique en son genre – fut enchaîné deux fois de suite à la demande de l’empereur !
La lecture “d’Ivres de joie” permet enfin de découvrir un magnifique portrait de femme, celui d’Eleonora Di Fonseca Pimentel, égérie de la jeune République parthénopéenne et rédactrice de virulents articles contre la monarchie dans le “Monitore napoletano”, inspiré du “Moniteur universel” français.
Critique de Serge Cabrol – Encres vagabondes”
La révolution, la république, la prison, la musique, l’amour et l’amitié, beaucoup de thèmes traversent ce roman passionnant qui nous emmène à Naples à la fin du XVIIIe siècle aux côtés d’un musicien moins célèbre que Mozart ou Haydn mais dont la centaine d’œuvres (dont soixante opéras) a marqué le monde de la musique, certaines d’entre elles figurant au catalogue des maisons de disques et plateformes de téléchargement plus de deux siècles après la mort du compositeur. Une belle postérité à laquelle Elisabeth Motsch ajoute aujourd’hui une contribution très réussie. ”
Critique de Alain Fadeau – Bibliofeel
« Les jours de bonheur, vous préfèrerez Cimarosa ; dans les moments de tristesse, Mozart aura l’avantage. » écrivait Stendhal à propos de son compositeur de prédilection.
Voici un roman original, présentant les dernières années de la vie d’un musicien majeur du XVIIIe siècle, célèbre alors dans toute l’Europe et même jusqu’à la Cour de Russie. Elisabeth Motsch parvient à nous communiquer l’esprit du chant napolitain, la joie de vivre, l’ivresse de la musique tourbillonnante alliée aux espiègleries d’opéras qui ne se prennent pas trop au sérieux. Cette biographie romancée, permet de s’immerger dans une fin de siècle mouvementée. Il y a beaucoup à dire et à apprendre entre la Révolution française qui tente de s’exporter et l’Empire napoléonien en devenir. Un délice pour un lecteur curieux tel que moi. Amateur d’opéra ou pas, on a vite envie d’écouter cette musique dont il est largement fait état dans le récit. Entre Mozart et Rossini, ce Cimarosa est à découvrir ou redécouvrir. Pour commencer, avec ce final de « Le astuzie femminile » qui donne le ton et permet d’aborder le tragique des évènements avec légèreté.
Sylvia Cecchini –
Les premières pages nous font tomber dans un monde à mille lieues de celui d’aujourd’hui : la joie, l’espoir, le rêve qui devient réalité, le partage confraternel, les amours et les amitiés vécues dans la force d’un présent débordant, et évidemment la musique et la danse, consubstantielles à la liesse populaire.
Une fois que l’esprit a donné son consentement à tant de légèreté, il se laisse vite prendre dans la description de cette révolution, telle que le Cimarosa de l’autrice l’a traversée, avec toutes ses couleurs, joyeuses ou tragiques. Elisabeth Motsch nous apprend une foultitude de choses à la fois sur la vie du compositeur et sur ces quelques mois napolitains pris dans le filet des grandes puissances. L’intrication est réussie, nous faisant passer des créations musicales de Cimarosa à sa cellule de prisonnier en plein trouble intérieur et des contradictions de la révolution française aux mouvements des troupes anglaises menées par l’arrogant Nelson.
Claudia –
D’une écriture allègre et d’une érudition jamais pesante, ce roman nous plonge, à travers le regard et l ‘expérience du musicien Cimarosa, dans l ‘exaltation, la violence, les rêves et les désillusions d’une fin de XVIIIème siècle à Naples, rarement évoquée dans nos livres d’histoire au chapitre de la Révolution.
“Roman à la fois historique, musical et politique” annonce la quatrième de couverture. J ‘ajouterai que c’est une belle réussite de vulgarisation, au sens le plus élevé du terme, car il pétille d’informations dans tous ces domaines, sans jamais ennuyer.
Elisabeth Motsch s’y autorise avec subtilité des ponts avec les luttes de notre époque et l ‘humour avec lequel elle raconte la découverte par Cimarosa de l’historique et de l”usage du préservatif grâce à Eleonora Di Fonseca Pimentel, grande figure révolutionnaire féministe, est un morceau d’anthologie.
Ce roman, comme tous ceux qui rendent ivre de joie , je l ‘aurais aimé plus long . Heureusement , l ‘auteure en a prévu une suite: la musique de Cimarosa dont l’ écoute nous est rendue plus riche et restera désormais associée au beau titre de ce roman.